écrit par/Tasnim TAHA
Sans rendez-vous, elles se sont rencontrées et dans une réalité
hasardeuse.
Sans langage, elles se sont confessé la
pénibilité de leur errance et leur recherche réciproque.
Sans étreintes, elles se sont entrelacées pour renifler cette agréable
odeur d’une retrouvaille soudaine.
Sans voix, elles se sont crié avec joie: on se connait...on s’est déjà
vu !
Comme deux papillons rêveurs, elles se sont pris par la main en
s’envolant plus loin sur les fleurs de printemps pour apporter ce merveilleux
parfum. Et sans craindre de tomber ou de se brûler, elles se sont jetées dans
la flamme de la beauté de leurs touchantes retrouvailles.
Sans réfléchir et contre leur gré, elles ont suivi cette attirance d'un
regard magnétique qui les a amené vers le font de l’océan pour leur raconter
des belles choses non dites. Et elles n’avaient que croire à cette belle
destinée qui leur a confié discrètement que les yeux ne peuvent pas mentir
puisqu’ils sont le miroir des secrets.
Mais hélas !
Un gardien farouche se met devant elles en criant :
Arrêtez-vous ! Ce ne se fait pas que vous vous tenez compagnie de cette
façon. Vous n’avez pas le droit de suivre ce chemin et il faut respecter les
codes !
La voix du conservateur était haute, la menace faisait peur: le bourreau
est sans pitié.
Elles freinent. S’arrêtent. Se regardent. Hésitent. Espèrent. Reculent.
Lui donnent la raison et décident. Elles se séparent. Elles saignent. La
distance les dévore. Elles s’interpellent. Les voix meurent dans leurs gorges.
Elles Se manquent. Se communiquent par télépathie.
Elles Souffrent.
C’est dur.
Coriace.
Frustrant.
Mais la loi est la loi.
N’acceptant pas ces délires ni ne comprenant pas à cette langue sans
dictionnaire logique, le cerveau n’a qu’une seule religion à qui il
croit : la programmation. Et toute action ne répondant pas à sa fameuse
question « pourquoi » est caduque et toute voix chuchoté est à se
faire étrangler.
Cependant....
Les belles âmes ne perdent jamais la résonance
de leur voix et noble sera leur lutte pour tenir cette sacrée existence.
Dans la douleur, elles persévéreront pour ne pas
laisser leur unique chance se faner par les profanes. Et telle qu’une fumée
n’ayant qu’une seule fatalité que d'être vue, elles finiront par triompher.
Heureuses sont les âmes qui peuvent être
soi-même en écoutant leur voix intérieure. Ce sont elles qui vont renaître dans
la paix et sans crainte, elles ils vaincront tout obstacle venant d’une
programmation antérieure.
Ce sont, elles, les seules qui ne regretteront aucune fuite de temps,
aucune omission ni aucune inattention.
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Paris/ 2 décembre 2015
08:53