السبت، 2 ديسمبر 2017

Âmes sœurs

 écrit par/Tasnim TAHA



Sans rendez-vous, elles se sont rencontrées et dans une réalité hasardeuse.

Sans langage, elles se sont confessé la pénibilité de leur errance et leur recherche réciproque.

Sans étreintes, elles se sont entrelacées pour renifler cette agréable odeur d’une retrouvaille soudaine.

Sans voix, elles se sont crié avec joie: on se connait...on s’est déjà vu !

Comme deux papillons rêveurs, elles se sont pris par la main en s’envolant plus loin sur les fleurs de printemps pour apporter ce merveilleux parfum. Et sans craindre de tomber ou de se brûler, elles se sont jetées dans la flamme de la beauté de leurs touchantes retrouvailles.

Sans réfléchir et contre leur gré, elles ont suivi cette attirance d'un regard magnétique qui les a amené vers le font de l’océan pour leur raconter des belles choses non dites. Et elles n’avaient que croire à cette belle destinée qui leur a confié discrètement que les yeux ne peuvent pas mentir puisqu’ils sont le miroir des secrets.
Mais hélas !

Un gardien farouche se met devant elles en criant : Arrêtez-vous ! Ce ne se fait pas que vous vous tenez compagnie de cette façon. Vous n’avez pas le droit de suivre ce chemin et il faut respecter les codes !

La voix du conservateur était haute, la menace faisait peur: le bourreau est sans pitié.

Elles freinent. S’arrêtent. Se regardent. Hésitent. Espèrent. Reculent. Lui donnent la raison et décident. Elles se séparent. Elles saignent. La distance les dévore. Elles s’interpellent. Les voix meurent dans leurs gorges. Elles Se manquent. Se communiquent par télépathie.

Elles Souffrent.

C’est dur.

Coriace.

Frustrant.

Mais la loi est la loi.

N’acceptant pas ces délires ni ne comprenant pas à cette langue sans dictionnaire logique, le cerveau n’a qu’une seule religion à qui il croit : la programmation. Et toute action ne répondant pas à sa fameuse question « pourquoi » est caduque et toute voix chuchoté est à se faire étrangler.

Cependant....
Les belles âmes ne perdent jamais la résonance de leur voix et noble sera leur lutte pour tenir cette sacrée existence.
Dans la douleur, elles persévéreront pour ne pas laisser leur unique chance se faner par les profanes. Et telle qu’une fumée n’ayant qu’une seule fatalité que d'être vue, elles finiront par triompher.
Heureuses sont les âmes qui peuvent être soi-même en écoutant leur voix intérieure. Ce sont elles qui vont renaître dans la paix et sans crainte, elles ils vaincront tout obstacle venant d’une programmation antérieure.

Ce sont, elles, les seules qui ne regretteront aucune fuite de temps, aucune omission ni aucune inattention.

 

**-**

Paris/ 2 décembre 2015

08:53

الخميس، 2 نوفمبر 2017

Hésitation

écrit par/ Tasnim TAHA


Tels que les petits chiens ravis

Se câlinant sur les boulevards. 
Vous mourrez d’envie
De s’entrelacer
Lorsque vos tendres regards
Se croisent par hasard.

Sauf que le brouillard
Du fil péremptoire
De vos pensées aléatoires
Tue tout sort d’espoirs.

Car la brume du passé blafard
Reste un obstacle pouffé
Devant le souhait étouffé
De vos âmes assoiffées
Et de vos cœurs pleurards.

  

**-**

Tasnim

Paris, 2 novembre 2016

الاثنين، 2 أكتوبر 2017

Retrouvailles

 écrit par/Tasnim TAHA

Première idée : je vais nommer notre fille "Alma", beau prénom qui veut dire en espagnol "âme", (je sais que tu vas accepter, puisque tu connais mon amour de la langue espagnol, et ma conviction que l’âme, c’est le moteur qui dirige notre corps et nos vie).

Deuxième idée : Nous allons (moi et toi) acheter une maison de vacances en Egypte près des pyramides après les intérêts que nous avons gagnés de notre compte PEL, (j’espère que tu ne refuses pas pour me mettre des bâtons sur les roues comme d’habitude).

Troisième idée : il faut que tu dises à ta mère de ne pas se mêler de nos affaires, je sais que tu vas me dire que je devrais m’adapter parce que c’est du classique que les belles-mères soient jalouses de leurs belles-filles, (ah je suis dégoûtée).


Troisième idée : mon chef de travail, il me casse les pieds (il n’est jamais content ce sale buveur de Vodka).....( ouf, je suis fatiguée).
Quatrième idée : ma mère veut que je lui passe de l’argent je ne sais pas pourquoi....( mais c’est pas grave, c’est ma mère).....
Cinquième idée : je vais me concentrer sur ma respiration et je vais chasser toutes ces idées pour profiter de mon yoga.....(je me sens motivée).
Deux secondes de pauses......
1,............
2,............
Reprises des idées :
Première idée : respirer de manière correcte est bon pour la santé et le moral et ça apporte des résultats positifs sur tous les niveaux (physique, mental, émotionnel et spirituel)......surtout spirituel : je vais me centrer sur ma spiritualité car il est important de prendre soin de soi mais également de penser à la vie éternelle qui viendra après cette vie. ( je me sens détendue).
Deuxième idée : je dois prendre des rendez-vous pour le Hamam ; le coiffeur ; le dentiste ; et....ah, je ne sais plus quoi encore....( je suis stressée).
Troisième idée : demain, je vais jeûner, comme ça, j’augmente ma spiritualité et purifie mon corps.....ah, non, pas demain, le week-end c’est mieux.......
Quatrième idée : Je peux savoir pourquoi tu donnes plus d’attention à ton travail qu’à moi....tu es égoïste, tu sais ? Comment peux-tu dire que tu m’aimes alors que tu assouvis ton désir charnel avec mon corps le soir pour t’apaiser et tu m’oublie le lendemain ?...je ne sais pas jusqu’à quand tu vas me priver d’avoir un enfant ? j’ai le droit d’être mère quand même, non?
Cinquième idée : arrête de penser à lui et à ces choses qui te noue l’estomac ! Concentre-toi plutôt sur ton yoga.....( je reprends la motivation)...
Pause de quelques secondes......
Reprises des idées.......
Pauses de deux secondes....
Reprises des idées.....
Pause d’une seconde....
Reprise des idées.....
Fin de pause.
Idées, idées, idées........
Stop !
Au secours !
J’en ai marre.....
Rien à faire...c’est une perte de temps, laisse tomber le yoga !
Je quitte mon tapis, vais aux toilettes et me regarde dans la glace longuement.....
Mais je ne vois qu’un fantôme devant moi.....
Un reflet d’une jolie jeune femme mais si malheureuse....
Une femme attristée à cause des choses qu’elle ignore pourtant.....
Des choses qui lui donnent une amertume dans la bouche, des souvenirs douloureux, déceptions, angoisses, regrets, colère et rancœur l’empêchant même de pleurer.....
Des projets et des plans qui lui privent de sommeil : elle souhaite accélérer le temps pour réaliser ses rêves......
Mais.....quels rêves ?
Je touche mon visage : la peau satinée me parait étrange et les prunelles noires effrayées.....
Je passe mes doigts sur mes joues, mon front, mes sourcils, mes lèvres et....
Mes yeux....
Je les sens se refermer...
Je rejoins un autre monde......
Je les rouvre : je revois le spectre affreux du moulin d’idées....
Je les referme, je me concentre sur le froncement de mes sourcils : je vois un point noir qui bouge....
Je m’y concentre : il s’arrête puis il bouge.....
J’insiste pour le faire arrêter : je me sens apaisée.
Je me concentre sur ma respiration et sur le point noir qui s’éclaire petit à petit.....
Je n’ai pas envie de rouvrir mes yeux...mais ce spectre malheureux m’appelle....


J’ouvre....mais il n’est plus là.....
Ah, c’est moi?
Oui, je me reconnais finalement: c’est bien moi.
Je referme encore mes yeux...je prends une respiration profonde......( je suis consciente, et je me sens exister).
ô ma réalité!...Je t’ai retrouvée....
Oui, je suis là, ici et maintenant.....je possède tout alors....
Et je n’ai plus besoin de rien...ni passé ni futur....
Mes larmes se libèrent...mais seulement des larmes de joies qui me font découvrir qui je suis.
Et c’est comme ça alors ?
Combien de temps passé avant de me rendre compte?
Combien de fois ai-je lu que le bonheur est dans le moment actuel et je n’ y ai pas cru ?
Non, ce n’est pas que tu n’as pas cru...
Tu n’étais pas consciente de ce que tu écoutais ou tu faisais....
C’est le spectre dans la time-machine qui te faisait voyager...
à travers les temps et qui réalisaient...
les choses à ta place.
C’était ton inconscient qui vivait pour toi avec toutes les programmations qu’il l’a robotisé.....
Pauvre femme, tu as passé ton temps à naviguer entre le passé et le futur sans te donner le temps de t’arrêter au présent pour une escale....
Réveille- toi alors!
Bravo, tu es réveillée?
Comme ça tu va renoncer à cette machine trompeuse, cette chaise transitoire qui te fait bouger sans regret ni t’amener nulle part.
Désormais, tu vas apprendre à laisser ton imagination et tous tes souvenirs pour une vraie réalité : le vrai bonheur est dans moment présent (Ici et Maintenant).
Tu vois que tu n’as plus besoin de rien ?
Vois- tu comment cela n’est rien que tu réalise tes rêves ou que tu effaces tes erreurs passées ?
Comprends-tu maintenant comment tu es un être exceptionnel dans lequel il y a un souffle divin ?....
Rappelle-toi alors qui est en toi, et cela, ça te suffira !
Concentre-toi sur ta respiration et tu vas discerner les merveilles qui sommeillent en toi....
Avec chaque respiration, il y a une naissance...
Naissance d’une vérité qui va t’apprendre à effacer tes inquiétudes et tes attachements des choses matérielles....
Et avec chaque souffle, tu vas émettre en ce monde paisible, du salut et d’amour.....
Tu vas saisir que chaque chose que tu envoies, va se retourner vers toi.....
N’est-ce pas que le monde est ton miroir ?
Change donc ton intérieur, et tu verras comment l’extérieur va se mettre en organisation !
Mais une fois que tu trouves ton équilibre interne, tout ce qui se passe ailleurs te sera égal.
Tu vas réaliser que si tu ne trouves pas le bonheur dans les couloirs de ton être, tu ne le trouveras jamais dans les horizons extérieurs.

 

**-**

Paris, 

Mars 2014

 


الاثنين، 24 أبريل 2017

Fautes de prononciation du Français Langue Étrangère (FLE) chez les arabophones

Etude réalisée par: Tasnim TAHA 


«La langue est le bien le plus spécifique d’un groupe social et contient son âme, sa dynamique, sa créativité. De la même manière, pour un individu, sa langue maternelle est le lieu d’où diffuse continuellement son sentiment d’identité »*,

Cité in T . NATHAN,  A qui appartient l’enfant, Nouvelle revu d’Ethnopsychiatrie, N° 21n Grenoble, Edition la pensée sauvage, 1993,1993, pp13-22.

 

Introduction 

L’enseignement des langues étrangères demande une certaine didactique notamment dans la transmission de stratégies d’apprentissage et ce avant de détecter les difficultés des apprenants en classe de langue.  Afin de pallier ces problèmes, il faut constater que la plupart des difficultés didactiques sont dû à différenciation phonologique entre le système phonologique français et arabe, ainsi que la culture cible, qui peut présenter un obstacle dans l’acquisition des compétences langagières et pédagogique. Notamment cette étude s’inscrit dans un contexte plus large que la linguistique. De nos jours, être bilingue ne suffit plus et l’apprentissage de nouvelles langues, notamment chez les jeunes, est médié non plus dans les classes mais sur internet avec l’explosion des réseaux sociaux permettant de communiquer avec des locuteurs différents des quatre coins du monde.

La problématique de ce travail était de répondre à la question suivante :

En quoi l’expérience professionnelle peut-elle participer à la détection des difficultés phonétiques envisagées par les apprenants arabophones ? Et comment peut-elle être efficace pour proposer des solutions et des corrections phonétiques ?

 

 1.  Diagnostique des erreurs de prononciation chez les apprenants arabophones.

1.1. Le système phonétique français comparé avec celui de l’arabe :

      Les deux systèmes phonétiques, français et arabe, sont très différents. De ce fait, une mauvaise prononciation en français peut engendrer des problèmes de compréhension, voire même des difficultés à même de bloquer le processus de la communication entre un natif et un non natif. Par contre, ce problème est moins grave quand il s’agit du contraire, c’est-à-dire, que les étrangers dans les milieux arabophones (Au Soudan par exemple)  peuvent être compris malgré les accents particuliers et les interférences phonémiques de leurs langues maternelles.

 

1.2. Les voyelles :

      Les voyelles du système français sont plus nombreux que celui de l’alphabet arabe et se différencient sensiblement, 16 vs 3 seulement : fermées : [i] et [u], ouvertes : [a] et [aː] (transcrit ā ou â) sans oublier les traits caractéristiques qui font la différence : la nasalisation, le niveau de labialisation, le degré d’acuité, etc. Ainsi, le premier problème qui pourrait être remarqué dans l’apprentissage de la phonétique pour un public arabophone est le nombre des voyelles. La différence numérique est assez grande, ce qui n’est pas souvent et pleinement pris en considération par certains enseignants du FLE, provoquant le plus souvent l’abandon  de l’apprentissage de la langue française en raison de la frustration et l’incapacité de saisir ce nombre des sons vocaliques.

 

Tableau 1. Diagnostique des erreurs de prononciation de voyelles françaises

Dégrée d’ouverture

des lèvres

Orales

Nasales

Antérieures

Postérieures

Antérieures

Postérieures

Fermée

[i]  

     [y]

[u]

Mi-fermée

[e] [Ø]

     [ø]

[o]

Mi-ouverte

[ɛ] Ø]

[ə][œ] [Ø]

[ɔ]

[ɛ̃]

[œ̃][ɔ̃]

Ouverte

[a]

[ɑ]

[ɑ̃]

Non-labialisé

Labialisé

Non-labialisé

Labialisé


           Voyelles qui se prononcent d’une manière similaire dans les deux langues. 

           Voyelles qui n’existent pas en arabe et qui sont difficile à prononcer.

     Voyelles qui pourraient se prononcer avec une certaine facilité.

 

1.2.1. Le lieu d’articulation et la position de la langue.

     Comme nous l’avons remarqué précédemment, cette diversité de voyelles en français fait que les traits comme la position de la langue peuvent être un facteur essentiel pour le processus de la prononciation.

     On observe qu’en français il y a 9 voyelles antérieures dites aussi « palatales » et 7 voyelles postérieures, appelées « vélaires », cela dépend de la position de la langue lors de la prononciation de la voyelle. Tandis qu’en arabe, il n’existe que 3 voyelles qui sont deux antérieurs : [i] et [a] et une seule postérieur : [u].

    Ainsi, alors que la position de la langue en arabe n’a pas une grande influence au niveau de la prononciation, en français cette caractéristique revêt un rôle important pour différencier entre deux voyelles. Ex : le cas des deux voyelles [y] et [u]  dont la position de la langue est dans le premier son palatal et dans le second vélaire, ce qui pose un problème capital pour les apprenants arabophones.

1.2.2. La labialisation des voyelles en français.

       La caractéristique de labialisation ou non labialisation des voyelles est un phénomène que les apprenants arabophones n’ont pas dans leur langue maternelle. La seule voyelle labialisé en arabe étant le [u], tandis qu’en français, la forte tendance à la labialisation est présente dans 11 phonèmes vocaliques.

1.2.3. Les voyelles nasales.

       La difficulté à prononcer les voyelles nasales peut très rapidement devenir embarrassant  pour l’enseignant du FLE malgré tous les efforts déployés étant donné que cet élément  n’existe quasiment pas dans le système phonétique arabophone. Ainsi, un apprenant arabophone aura toujours la tendance à prononcer la consonne nasale comme il le fait en anglais, deuxième langue de scolarisation. Ex : (voyelle orale+ consonne nasale) comme enfant (ɑ̃fɑ̃), l’apprenant va le prononcer (anfant) en prononçant avec insistance le T final.

1.3. Les consonnes.

        Contrairement aux voyelles, le système arabe comporte beaucoup  de consonnes et la difficulté de prononciation avec les consonnes en langue française ne se posent qu’avec certains phonèmes : [v], [ʒ], [p], [ɲ], [R].

 

Tableau 2. Diagnostique des erreurs de prononciation de consonnes françaises 

Occlusives

Constrictives

Sourde

Sonore

Nasale

sourde

Sonore

Bilabiale

[p]

[b]

[m]

Dentale

[t]

[d]

[n]

Vélaire

[k]

[g]

[ɲ]

Labiodentale

[f]

[v]

Alvéolaire

[s]

[z]

Pré-palatale

[ʃ]

[ʒ]

Latérale alvéolaire

[l]

Uvulaire

[R]

            Consonnes qui se prononcent d’une manière similaire dans les deux langues. 

            Consonnes qui n’existent pas en arabe et qui sont difficile à prononcer.

      Consonnes qui pourraient se prononcer avec une certaine facilité.

 

1.3.1. L’opposition entre consonnes sourdes et sonores.

        Le problème qui se pose aux apprenants arabophones, c’est la distinction entre consonnes sourdes et sonores comme dans le cas des [v] qui est souvent prononcé comme un [f] , ou comme dans le cas de [ʒ] qui est souvent remplacé soit par un [ʃ] notamment en position final. Ex : voyage (vwajaʒ) et par un [dj], phonème le plus proche dans le système arabe quand il s’agit de la consonne en début du mot. Ex : je [djə]

       Concernant le phonème [p] qui est plus souvent prononcé comme [b], c’est le phénomène le plus fréquent qui pose plus de problème dans le milieu arabophone. Ici, l’apprenant se trouve devant l’incapacité d’assimiler le caractère le plus détendu du phonème. 

       Pour le  [ɲ] c’est la nasalisation qui pose le plus de difficultés et qui se fait remplacer souvent par le phonème arabe [dj] et en prononçant le [n].

       Dans le cas de  [R], il n’y pas de difficultés à signaler concernant la production du son parce que le phonème existe déjà dans le système phonologique arabe. Mais le problème qui pourrait se poser, c’est le groupe de consonne qui succède ou précéde le phonème. Ex : très, froid, prune où le  [R] doit être prononcé comme le kh en anglais ou la jota espagnol, les apprenants arabophones le prononcent comme dans le cas des mots : brune, marcher, roi…etc bien que le phonème [kh] existe en arabe.

 1.3.2. Caractère aigu/grave des consonnes.

     En français, les voyelles ont deux traits caractéristiques quant au niveau acoustique ; les  aiguës/graves et les tendues/lâches. Les apprenants arabophones ne font pas souvent attention à cela. Ils ne savent pas que la longueur de cavité influence directement et de manière proportionnelle avec la gravité du son. Il est à noter également que pour ce qui concerne la tension ou le relâchement des consonnes, les occlusives sont plus tendues que les constrictives, ce qui n’existe pas en arabe.

 1.3.3. Les consonnes en position finale.

      Les arabophones insistent parfois lors de la prononciation en mettant l’accent sur les consonnes finales. Ce n’est pas seulement parce que ce phénomène est courant dans la langue arabe mais aussi à cause de l’interférence de l’anglais, deuxième langue de scolarisation.

 1.4. Les semi-voyelles.

       Les semi-voyelles françaises ne posent pas une grande difficulté chez les arabophones parce que ces phonèmes existent déjà dans le système arabe. Cependant, on remarque que dans le cas de [j], les apprenants sont influencés par la forme écrite des mots plus que l’émission du son. Ainsi, quand il s’agit de la lecture, ils ont tendances à prononcer les deux [l]. Ex : fille [fij] ils le prononcent [fil], ail [aj], ils le prononcent [ɛl].

 

2.  Analyse des erreurs de prononciation

       Comme on l’avait remarqué plus haut, les voyelles posent plus de difficultés pour les apprenants arabophones. Et cela vient du fait que le système arabe est riche en phonèmes consonantiques et très pauvre, en revanche, en sons vocaliques par rapport au français : 3 vs 16.

Tableau 3. Les sons vocaliques difficiles pour les arabophones

 

Son  français

 

Possibles variations phonémiques d’un apprenant arabophone

 

Problème aperçu chez l’apprenant

 

[i]

 

[i]

 

Problème d’ouverture des lèvres (phonétique articulatoire).

 

[e]

 

[ɛ]

Problème d’ouverture des lèvres

(phonétique articulatoire) : le phonème qui est tendue est prononcé avec des lèvres relâchées.

 

[ə]

 

[ɛ]

Le son [ə] n’existe pas en arabe : il est remplacé par comme [ɛ]. (différence de labialisation et non-labialisation).

 

 

 

[Ø]

 

[o]

 

…………………………………………..

 

 [ɛ]

 

 L’apprenant remplace un son aigu [Ø] avec un grave[o] : Problème d’acuité (phonétique acoustique).

………………………………..

 Ici il s’agit d’un problème d’arrondissement des lèvres : (phonétique articulatoire).

 

 

 

 

 

 

 

[œ]

 

 

[ɔ]

 

 

………………………………………….

 

[i]

Dans ce deuxième cas l’apprenant prononce comme [o], car le son aigu [Ø] est confondu avec [o] qui est plus grave. Problème d’acuité (phonétique acoustique). ………………………………..

Le son [œ] qui n’existe pas en arabe, est prononcé comme le phonème [i] qui existe en arabe. Dans ce cas il s’agit d’un problème d’arrondissement des

lèvres (phonétique articulatoire).

 

 

 

 

 

[y]

 

[u]

 

………………………………………..

 

[i]

 

………………………………………….

 

[u]

  Le son [y] qui est aigu est prononcé de manière grave [u], problème d’acuité (phonétique acoustique).

……………………………

La voyelle [y] qui est arrondie est

prononcée avec les lèvres tendues, problème d’arrondissement des lèvres

(phonétique articulatoire).

………………………………

La voyelle [y] est prononcée comme en anglais, en produisant une diphtongue qui n’existe pas.

[o]

[ɔ]

L’apprenant arabophone  ne fait pas la différence entre les sons [o] et [ɔ], car pour lui, seul existe le son [o]. Problème d’ouverture des lèvres (Phonétique articulatoire).

[ɑ]

[a]

La voyelle [ɑ] qui n’existe pas en arabe  est prononcée comme [a]. Le phonème [ɑ] qui est plus grave est prononcé aigu [a]. Phonétique acoustique.

[ɛ̃]

[ɛn] / [ɛm]

[in] / [im]

Problème de prononciation de la voyelle nasale prononcée comme une voyelle orale accompagnée d’une consonne nasale

[ɑ̃]

[an] / [am]

[ɛn] / [ɛm]

Problème de prononciation de la voyelle nasale prononcée comme une voyelle orale et accompagnée d’une consonne nasale

[ɔ̃]

[ɔn] / [ɔm]

Problème de prononciation de la voyelle nasal prononcée comme une voyelle orale accompagné d’une consonne nasale

 

2.1. Analyse des erreurs face aux aspects suprasegmentaux du français :

        Les aspects suprasegmentaux du français qui avaient été négligés dans les méthodes «traditionnelles », ont commencé à être travaillés dans les méthodes «communicatifs». Pourtant, les apprenants ont encore un problème avec ces aspects provenant en partie des enseignants qui ne les prêtent pas assez d’attention. Parmi les difficultés qui pourraient provoquer une frustration chez les apprenants arabophones, on peut noter : l’intonation, l’accent tonique, la liaison, la syllabation, le rythme, l’enchaînement et l’assimilation consonantique. Exemple : « Un étudiant » : certains apprenants vont mettre l’accent sur le « y » d’étudiant, au lieu d’accentuer le [ɑ̃] de la dernière syllabe du mot. 

 

2.2. L’intonation :

         Il s’agit ici de l’intonation avec une fonction progressive et l’intonation avec une fonction linguistique :

2.2.1. L’intonation avec une fonction expressive.

       Le problème qui se pose ici c’est comment un apprenant peut donner une expressivité à son message lorsqu’il lit un texte en français, que ce soit un dialogue, une narration littéraire ou un poème. En effet, malgré le fait que certains apprenants arrivent plus ou moins à maîtriser l’intonation avec une fonction linguistique, il leur est toujours difficile de travailler les sentiments dans une langue étrangère. Donc, le travail essentiel à ce niveau est de savoir comment travailler tous les éléments extralinguistiques et les états d’âmes pour exprimer la colère, la surprise, la tristesse, etc. Par contre, il ne faut pas être très ambitieux parce que ce travail est difficile à réaliser avec à un public débutant en proie à l’inquiétude et la peur.

2.2.2. L’intonation avec une fonction linguistique.

    Les apprenants arabophones et surtout les débutants prononcent toutes les phrases de la même façon; de manière plate. Ils ne font pas la différence entre les différents types de la phrase. Ex : dans la phrase déclarative où la descente à la fin de la phrase est importante ; dans la phrase interrogative où ils doivent monter l’intonation ou dans la phrase impérative à chute descente sur la dernière syllabe, dans tous ces, les apprenants auront tendance à prononcer le tout de la même manière et avec la même intonation sans relief.

 

2.3. Le rythme du français.

       Le rythme en français est très régulier et toutes les syllabes inaccentuées ont souvent la même durée et sont articulées de la même façon que les syllabes accentuées. En arabe littéraire, en général, c’est la syllabe longue la plus proche de la fin du mot à l’exception de la dernière. Mais comme les locuteurs arabes sont influencés par les dialectes, il est difficile de trouver un rythme unique pour la langue arabe. C’est pour cela que le Coran, haute référence de l’arabe classique, n’est pas récité de la même manière au Maghreb par rapport au Moyen Orient.

 

2.4. La liaison.

        La liaison et l’enchaînement consonantique n’existent pas en arabe. Les apprenants débutants qui prennent la langue maternelle comme référence, ont du mal avec l’idée de l’enchainement. Et comme ils n’ont pas de familiarité avec ce type de phénomène où une consonne non prononcé se fait rattacher à la première syllabe du mot suivant commençant par une voyelle ou un « h » aspiré, ils éprouvent une difficulté  à appliquer cette règle en français. Ainsi, cette ignorance des règles de la liaison fait-elle une rupture d’une norme linguistique importante de la phonétique française.  Ex : C’est un homme ; Tous les humains.

         De ce point de vue, il est important lors du processus d’apprentissage de la phonétique, de se focaliser sur ce phonème de la liaison, chose qui est problématique dans l’apprentissage du français parlé mais que plusieurs enseignants ne prennent assez en considération. Ce phénomène phonologique de  la chaîne parlée, lié à la fois à la morphologie et à la syntaxe, est important et devrait être intégrer dans la pratique pédagogique afin d’assurer une bonne compétence dans l’expression orale.

        C’est à ce moment qu’intervient le rôle de la position des mots dans les syntagmes, ce qui montre la difficulté de cette réalisation pour des apprenants débutants, voire intermédiaires. La difficulté semble d’autant plus notable lorsqu’il s’agit des liaisons obligatoires et dont la suppression trouble le processus de la compréhension et la communication par la suite.

 

3.  Travail de correction phonétique 

       Après la détection des difficultés récurrentes chez les apprenants arabophones, un travail de correction a été fait. En fait, je me suis basé pour cela sur ces deux ouvrages : « La phonétique : audition, prononciation, correction » de Dominique ABRY et Julie VELDEMAN-ABRY , publié en 2007 par CLE international, ainsi que « Introduction à la méthode verbo-tonale de correction phonétique »,  de Raymond Renard- Didier.  

 

3.1. Correction des voyelles.

3.1.1. Les voyelles fermées [i], [y], [u].

       L’objectif ici est de discriminer l’emploi des voyelles fermées [i], [y], [u] surtout le son [y] qui n’existe pas en arabe et qui est souvent confondu avec ces deux autres phonèmes [i], [u].

       Phonologiquement parlant, la langue arabe est considérée comme une langue à trois voyelles de base qui sont : [a], [u], [i]  tandis que la langue française est une langue comportant six voyelles de base qui sont : [a], [u], [i], [y], [e], [o]. Cette différence au niveau du nombre de voyelles provoquerait chez l’apprenant un amalgame entre le son appartenant à la langue étrangère et celui qui lui est familier, c’est -à -dire le son existant déjà dans son répertoire phonique.

      Ainsi, au lieu de prononcer  le mot « tu »  [ty],  l’apprenant remplace le [y] par un [u]  et prononce comme pour exemple le mot « tout » [tu]. Résultat : un changement radical du sens. Afin de sensibiliser l’apprenant à produire le son [y], il faut, selon la méthode verbo-tonal, discerner la nature de la relation entre le son prononcé et le son référence. On remarque que les deux sons sont fermés et arrondis, la seule différence est le fait que le [y] soit antérieure et prononcée avec la langue est projetée en avant. Pour aider l’apprenant à bien produire le son [y], on peut lui proposer des mots où la voyelle serait à la fin d’une intonation montante. Ex : Il fume ?; C’est la lune ?. Un autre exercice consiste à donner des mots où la voyelle serait précédée par les consonnes [s] ou [t], les deux consonnes les plus convenables pour la réalisation d’une voyelle aiguë grâce à leurs traits caractéristiques, antérieures, sourdes et orales. Ex : sur, voiture, costume. De plus, il serait judicieux d’offrir à l’apprenant des mots où la voyelle serait précédée par deux consonnes. Ex : brune, rue, studio où le son est plus aigu.

3.1.2. Les voyelles ouvertes: [e], [ɛ], [ə].

        Ici, les apprenants auront l’occasion de connaitre les différents types d’emploi et de graphies du « e ». Ils font d’abord un repérage sur les emplois du phonème avant d’écouter une chanson où les trois sons sont abordés. Puis il leur est demandé de distinguer chaque son entendu en le coloriant avec une couleur différente avant de souligner le «e» muet qui pourrait tomber.

        Pour aider les apprenants qui prononcent [e] à la place de [ɛ], la méthode utilisée propose une intonation descendante avec des consonnes occlusives en position initiale. Tandis que pour le cas inverse, c’est-à-dire quand l’élève remplace le [e] par le [ɛ], la solution est de monter l’intonation en utilisant des consonnes constrictives en position finale.

 

3.1.3. Les voyelles [Ø]et [œ].

        Avec cette activité, le travail est basé sur l’entrainement à envisager afin d’aider l’apprenant à produire un son qui n’existe pas dans sa langue maternelle. L’activité est une lecture des petits textes qui contiennent les deux phonèmes (fermé et ouvert). Il y a deux types de correction pour l’aider à prononcer [Ø] et [œ] :

        D’abord, quand l’apprenant remplace le [œ] par un  [ɛ] : le travail qui doit être réalisé est de monter d’abord l’intonation en chuchotant et en ciblant des consonnes graves comme [b], [r], [m], [v], [p], [w]  pour pouvoir obtenir une voyelle plus grave. 

        L’autre type d’exercice consiste ’est quand l’apprenant remplace le [œ] par un [o] : dans ce cas il faut juste choisir des consonnes aiguës comme [s], [z], [t], [d] pour en maintenant l’intonation montante.

 

3.1.4. Les voyelles nasales [ɔ̃] [ɑ̃], [ɛ̃].

        Etant donné que la nasalisation n’existe pas dans le système arabe (sauf dans certaines lectures de Coran), les apprenants arabophones ont du mal à prononcer les voyelles nasales et ont tendance de remplacer la nasalité par la prononciation de la consonne orale ([m], [n]).  En fait, une voyelle nasale se distingue d’une voyelle orale par deux choses. D’abord, parce qu’elle est sombre, ce qui définit la nasalité qui convoque une résonateur supplémentaire où l’air expiré s’échappe par les fosses nasales. Ensuite, parce qu’elle est moins tendue à cause de l’abaissement de la luette (le palais mou) qui est la partie mobile à l’arrière du voile du palais qui libère l’accès à la cavité nasale. De ce fait, on peut détecter les problèmes les plus fréquents dans la production des sons nasals, qui sont les suivants : 

-          Quand il s’agit d’une voyelle orale suivie par une consonne nasale [n]. Ex : [an] au lieu de [ɑ̃].

-          Quand il s’agit d’une voyelle orale sans trace de nasalité. Ex : [a] ou [ɑ] à la place de [ɑ̃].

-          Le cas de la présence d’une voyelle partiellement nasalisée mais dont le timbre ne s’apparente pas à celui de son cible.

-          Aussi, la confusion entre deux timbres joue-t-elle un role comme dans l’exemple : l’émission du mot chambre qui est prononcé  [ʃɔ̃bʁ] au lieu de [ʃɑ̃bʁ].

       Ainsi, pour une meilleure correction,  il serait opportun de partir de l’erreur la plus répandue (voyelle orale suivie de consonne nasale : le cas de la prononciation de [an] au lieu de [ɑ̃]).

Ex : Le vent souffle très fort où le mot vent est réalisé [van] au lieu de [vɑ̃].

        Le procédé est le suivant : une suppression de la consonne parasite, le [n], et une nasalisation de la voyelle orale.

Le travail se déroule en deux temps.

-      1er temps : Faire prononcer [ləva] avec une intonation descendante en allongeant excessivement la durée de la voyelle [a]. La production sonore doit être accompagnée d’un geste de la main vers le bas avec une inclinaison du buste le plus possible. Ces techniques pourront être suffisantes à éliminer le [n] superflu. En cas de besoin, une répétition serait utile pour s’assurer que toute trace de nasalité a disparu chez l’élève.

-      2ème temps : de la même manière et avec la même gestuelle, j’ai donné la consigne de faire prononcer [ləva] en descendant aussi l’intonation et allongeant suffisamment la voyelle [a] avant de nasaliser la voyelle au milieu de production pour qu’il produise un passage de [a] à [ɑ̃].

Au niveau physiologique, l’abaissement de la luette est facile en raison de la durée exagérée de [a] accompagné à l’intonation descendante. Ainsi, enfin, la tendance au relâchement des organes souhaités est en soi plus spontanée.

 

3.2. Correction des semi-voyelles [j], [w] et [ɥ].

Concernant les semi-voyelles, les apprenants arabophones n’ont pas un problème véritable au niveau de la production des sons parce que les phonèmes existent déjà dans le système arabe. Cependant, il existe parfois une confusion entre le [ɥ] et le son [w] dû à  une erreur acoustiques entre le aigu/grave.

 

3.3. Correction des consonnes :

3.3.1. Les consonnes [b] et [p].

        C’est un des problèmes fondamentaux qui frustrent les apprenants arabophones.  Et cette frustration vient du fait qu’il y beaucoup de mots en français de sens différents et que la différence se fait avec ces deux lettres : ex : poire, boire ; Paris, Bari (une des trois villes qui composent la capital soudanaise) ; par, bar ; pain, bain et d’autres mots qui changent complètement le sens de la phrase.

        Donc, et comme le phonème [p]  n’existe pas en arabe, les apprenants n’arrivent pas à faire la différence entre ces deux phonèmes et prononcent tout de la même façon, remplaçant le [p] par de [b]. En conséquence, il y a souvent des malentendus avec les natifs qui gênent le processus de la communication.

        Pour corriger cette faute, il faut aider l’élève à produire une consonne plus aiguë. Dans ce cas, il faut faire appel aux voyelles aiguë :[i], [e], [y] et mettre le [p] en position initiale en utilisant une intonation montante

 

3.3.2. Les consonnes [f] et [v].

       Le [v]  n’existe pas en arabe et les arabophones ont du mal à faire vibrer les cordes vocales  pour produire ce son grave. Donc, la solution est d’aider l’élève, il faut partir des voyelles ouvertes et graves : [a], [o], [u] en descendant l’intonation et en mettant la consonne en position finale ou intervocalique. 

3.3.3. Les consonnes sifflantes et chuintantes [ʃ] et  [ʒ].

        Souvent les apprenants arabophones remplacent le [ʒ] qui n’existe pas dans le système phonologique arabophone par le [ʃ]. Donc, dans ce cas, il faut aider l’élève pour obtenir une consonne moins aigue. Et cela se réalise en utilisant une intonation descendante et une voyelle ouverte : [ɛ], en mettant la consonne en position intervocalique ou finale. Ex- âgé [aʒɛ].

 

3.4. Correction de la prosodie.

       La prosodie comme la définit Larousse est l’ensemble des règles permettant d'établir une correspondance juste entre les syllabes accentuées ou atones des paroles et les temps forts ou faibles de la musique et c’est une étude de la forme et de la substance des éléments phoniques dont les limites ne coïncident pas avec celles du phonème, qu'elles soient inférieures (comme les mores) ou supérieures (comme la syllabe, le mot, le syntagme et la phrase). [Ainsi, les recherches sur l'accent et sur l'intonation ; l'étude du rythme, du débit et des pauses dans la parole.

       L’arabe est une langue à accent fixe car ses règles d’accentuation sont régies par le facteur du poids syllabique, qui rend prévisible la place de l’accent dans le mot. Et comme le français est une langue avec un accent fixe qui se positionne toujours à la dernière syllabe où la musique est très régulière, la correction de prononciation doit être faite avant tout avec la prosodie.

       Ainsi, il faut être conscient dans la correction des fautes en prenant compte de la prosodie française.

 

4.  Méthode de correction phonétique (la méthode verbo-tonale P. Guberina). 

4.1. Définition :

      La méthode s’est développée partout dans les quatre recoins de la planète mais elle a eu énormément de succès dans le domaine de l’apprentissage/enseignement des langues vivantes que de la réhabilitation et de l’éducation des personnes malentendantes, les enfants ayant une parole altérée ainsi que dans la thérapie des désordres de la parole.  En s’appuyant sur l'importance de la langue comme instrument de communication, cette méthode expose que la perception est un élément essentiel.

 

4.2. Quelques principes de la méthodologie de la méthode (verbo-tonale):

-          Puisque l’apprenant aperçoit la langue d’apprentissage au travers d’un prisme de sa langue maternelle, c’est normal donc qu’il ait un accent.

-          En le prenant pour un sourd, le travail essentiel est de rendre l’apprenant sensible, dans la procédure de la réception aussi que celle de la production, aux caractéristiques oraux du français (prosodie : intonation, pauses, rythmes et phonèmes), puisqu’une personne sourde est forcément qu’elle soit muette.

-          Le professeur doit utiliser son corps au maximum (association des sons à des gestes, frappement de mains, etc.) pour inviter les apprenants de faire pareil, chose qui peut effacer la timidité, la sensation de ridiculité, etc.

-          Le travail doit se faire dans un contexte  à partir des dialogues et pas seulement avec des mots ou énoncés isolés afin d’avoir une bonne interaction verbale.

 

CONCLUSION

      A l’issue de ce travail d’analyse que j’ai effectué dans un domaine important de l’enseignement des langues étrangères ; la phonétique,  il m’est toujours surprenant et inconcevable de réaliser que, trop souvent, les enseignants de FLE ne pressentent pas la simplicité,  la richesse et la productivité phonétique de la langue parlée.

      En premier lieu, il est nécessaire de montrer que cette simplicité provient de la flagrante et simple réalité qu’il nous est donné de prononcer toute une langue (non sans quelques notions de grammaire)  à l’aide seulement de très peu d’éléments sonores et prosodiques.

      En deuxième lieu, il faut expliquer que la richesse et la productivité proviennent du fait qu’il nous est possible, avec la maitrise d’un petit nombre d’éléments, d’exprimer toutes nos idées. Et cette capacité se réalise tout simplement en combinant d’une façon presque illimitée un ensemble de 32 à 36 sons soutenus par les quatre traits prosodiques essentiels : deux types d’accents et deux mouvements intonatifs. De ce fait, le travail de la correction phonétique doit être basé sur ces quatre éléments. 

    Enfin, la problématique que j’ai choisi d’élucider est le résultat de ce long parcours d’apprentissage du français, puis de l’approfondissement des acquis théoriques qui a fait resurgir mes propres frustrations d’apprentissage par le passé. A cette époque, j’étais étudiante et je rêvais d’avoir un moyen  ou quelques clés de détection des codes de la langue française, afin de moins souffrir pour me faire comprendre par les étudiants francophones que je rencontrais au CCF pendant les cours de conversation.

 

Annexe 1

Tableau d’alphabet phonétique

1-les dix-sept consonnes

API*

Mots écrit

b

bal, robe

p

petit

d

date

t

tordu

k

carpe, kiwi, qui

g

gare, bague

s

souris, pièce

z

zèbre, oser

f

face, phare

v

voir, wagon

l

la, alors

m

maman

n

non

ɲ

gnôle, agneau

ʃ

chat, short

ʒ

journal, gorge

ʁ

rare

2- les douze voyelles orales

API

Mots écrit

a

patte, papa

ɑ

pâte, tas

ə

fenêtre

œ

fleur

ø

jeu, feu

e

été, nez

ɛ

mer, j’aimais

i

fille, ami

o

sot, seau, sceau, saut

ɔ

porte, port, or, mort

u

coup, at

y

nu, j’ai eu

 

3-les quatre voyelles nasales

API

Mots écrit

ɑ̃

rang, avant

ɛ̃

rein, brin, pain

ɔ̃

bon, ton

œ̃

brunun

4-les trois semi-consonnes (ou semi-voyelles)

API

Mots écrit

j

yeux, ail

w

fouet (/fwɛ/), voir (/vwaʁ/)

ɥ

fuite (/fɥit/), lui (/lɥi/)

API : Alphabet Phonétique International

 

Annexes 2

Lieu d’articulation des consonnes

articulateur

dénomination

lèvres

labial

Dents

dental

Alvéoles

alvéolaire

palais dur

palatal

palais mou, voile du palais

vélaire

luette

uvulaire

pharynx

pharyngal

pointe de la langue

apical

dos de la langue

dorsal

bouche

buccal

nez

nasal

 

 Bibliographie :

ABRY, Dominique et VELDEMAN-ABRY, Julie. (2007). La phonétique : audition,

prononciation, correction. Paris : CLE International.

CALLAMAND, Monique. (1981). Méthodologie de l’enseignement de la prononciation. Paris : CLE International.

 CUREAU, J., VULETIC, B.(1976). Enseignement de la prononciation. Paris. Didier.

 GALLON, Fabienne. (2002). Extra ! 1 (Livre de l’élève et guide pédagogique). Paris : Hachette Livre.

 KANEMAN-POUGATCH,  Massia et PEDOYA-GUIMBRETIERE, Elisabeth. (1991). Plaisir des sons. Paris : Hatier – Didier.  Raymond Renard,  Introduction à la méthode verbo-tonale de correction phonétique - Didier.

 

Sitographie :

Caractéristiques articulatoire, université-de-Montpellier :

http://asl.univ-montp3.fr/e58fle/caracteristiquesarticulatoiresetacoustiques.pdf

 Enseignement / apprentissage de la langue française , l’approche verbo-tonale :

http://phonetiquedufle.canalblog.com/archives/2008/06/06/9472380.html

 

Interférence linguistique :

http://www.memoireonline.com/10/12/6177/m_Rapport-de-stage-sur-l-enseignementapprentissage-du-FLE--lecole-Al-Nahdha-dAbu-Dhabi24.html

  Méthode verbo-tonal, Petar Guberina, wikipédia :

 http://fr.wikipedia.org/wiki/Petar_Guberina

 Phonétique corrective- méthode verbo-tonale 

http://w3.uohprod.univ-tlse2.fr/UOH-PHONETIQUE-FLE/

 Phonétique française, université de léon :

 http://flenet.unileon.es/phon/phoncours.html

 

Table des matières

Introduction.. 1

1.  Diagnostique des erreurs de prononciation chez les apprenants arabophones.. 2

1.1. Le système phonétique français comparé avec celui de l’arabe.. 2

1.2. Les voyelles :. 3

1.2.1. Le lieu d’articulation et la position de la langue.. 5

1.2.2. La labialisation des voyelles en français.. 5

1.2.3. Les voyelles nasales.. 6

1.3. Les consonnes.. 6

1.3.1. L’opposition entre consonnes sourdes et sonores.. 8

1.3.2. Caractère aigu/grave des consonnes.. 9

1.3.3. Les consonnes en position finale.. 9

1.4. Les semi-voyelles.. 10

2.  Analyse des erreurs de prononciation.. 10

2.1. Analyse des erreurs face aux aspects suprasegmentaux du français :. 16

2.2. L’intonation :. 17

2.2.1. L’intonation avec une fonction expressive.. 17

2.2.2. L’intonation avec une fonction linguistique.. 18

2.3. Le rythme du français.. 18

2.4. La liaison.. 19

3.  Travail de correction phonétique.. 20

3.1. Correction des voyelles.. 21

3.1.1. Les voyelles fermées [i], [y], [u].. 21

3.1.2. Les voyelles ouvertes: [e], [ɛ], [ə].. 22

3.1.3. Les voyelles [Ø]et [œ].. 23

3.1.4. Les voyelles nasales [ɔ̃] [ɑ̃], [ɛ̃].. 24

3.2. Correction des semi-voyelles [j], [w] et [ɥ].. 26

3.3. Correction des consonnes :. 27

3.3.1. Les consonnes [b] et [p].. 27

3.3.2. Les consonnes [f] et [v].. 28

3.3.3. Les consonnes sifflantes et chuintantes [ʃ] et  [ʒ].. 28

3.4. Correction de la prosodie.. 28

4.  Méthode de correction phonétique (la méthode verbo-tonale P. Guberina).. 29

4.1. Définition :. 29

4.2. Quelques principes de la méthodologie de la méthode (verbo-tonale):. 30

CONCLUSION... 31

Annexe 1.. 32

Annexes 2.. 34

Bibliographie :. 35

Sitographie :. 36

 

 

 ******
Etude réalisée par: Tasnim TAHA 

Paris-Vichy, 31/05/2014